Descente de la Tsiribihina et Tsingy du Bemaraha, Madagascar octobre 2013
Back home, by Momo
Lorsque l’on arrive à l’aéroport de Tana, nous sommes accueillis par Tita, notre guide pour les 10 prochains jours. Il travaille à Sud MadaTrek (http://www.sudmadatrek.mg) une agence de voyages Malgache que Mathieu et GG ont connue par du bouche-à-oreille. Un petit mot quand même sur Sud Madatrek et Tita : une organisation aux petits oignons où rien n’est laissé au hasard, qui fait travailler des malgaches pour de « bons » salaires dans les endroits visités. On recommande.
Su le parking de l’aéroport, notre chauffeur nous attend dans une grosse camionnette bleu marine : génial on va traverser une bonne partie du pays dans une fourgonnette de Schmitt ! Le premier soir, on ne fait pas grand chose, à part découvrir la gastronomie locale : fusion entre des plats français et des aliments malgaches comme des papillottes de zébus au camembert, du fois gras, etc.
Le lendemain matin, pas le temps de déconner on a de la route à faire, direction Antsirabé où on arrive vers la mi-journée. Il fut un temps où on disait qu’Antsirabé était la Vichy Malgache. Pas pour le côté collabo, mais plutôt pour le côté cité thermale. Maintenant ce qu’il en reste c’est une ville un peu fantôme probablement victime comme le reste du pays de la crise politique. Par exemple la très jolie gare ferroviaire est complètement vide, fermée et ne semble pas être (régulièrement) desservie. Antsirabé ça aura été l’occasion de faire du pouss-pouss, d’acheter des chapeaux (y compris le chapeau de Skippy porté par Mathieu) pour se protéger du cagnard, de prendre un bon repas, et hop en route pour Miandrivazo. Ah oui d’après Tita, Miandrivazo est la ville la plus chaude de Mada, Antsirabé la ville la plus froide. Putain il faisait déjà une chaleur à crever ici, on a un peu peur pour la suite !
Pouss-Pouss à Antsirabé
Mathieu et son chapeau de Skippy posent devant la gare d’Antsirabé
Miandrivazo pour nous c’est juste une ville étape, où on passe une nuit et où on termine nos préparatifs pour la descente de la rivière Tsiribine. Bon quand même à notre hôtel le soir, on s’est permis de faire quelques parties de tarots arrosées de bière malgache.
Le lendemain matin donc, direction le marché. Tita finit la logistique (pain de glace pour la conservation de la viande, achat de poules, récupération des matelas, etc.). Nous on s’occupe d’acheter de la boisson (bièèèree) et des paréos pour supporter le cagnard. Une fois les courses achevées, on fait encore un petit peu de route (enfin route est un bien grand mot : la camionnette de Schmitt a bien pris cher) pour se diriger vers l’embarcadère où nos piroguiers nous attendent. L’arrivée au village de l’embarcadère est assez folko. Des dizaines (centaines ?) de gamins nous entourent en hurlant wazaha !!! (les blancs !!). C’est dingue le nombre de gamins qu’il y a dans ce pays…. Mathieu tente de faire la police pendant la préparation des pirogues : il arrive même à faire aligner à la queue-leu-leu un paquet de gamins pour procéder à une distribution de gâteaux.
Skippy fait régner l’ordre
Après un peu d’attente, les pirogues sont prêtes, c’est parti pour deux jours et demi de navigation ! Et au début c’est dur …. Ça va pas vite, il n’y a pas un pet de vent, pas un nuage et mes aïeux, quel cagnard….. Bon on s’y est habitué et au final ça reste quand même une étape mémorable de ce voyage : nuits en bivouac sur des bancs de sable, pluie d’insectes le soir lorsque le vent tombe, arrêt cascade, des bonnes parties de tarots à la frontale, des supers repas cuisinés par Tita…
Hmmm la pirogue à 5h du mat
Intermodalité malgache oblige, après les pirogues nous attendent des charrettes à zébus (cf. photos). On doit passer quelques heures dessus avant de prendre un 4x4 qui nous permettra de nous rendre à notre prochaine étape : les tsinghys du behmara. Les tsinghys ne sont pas directement accessibles donc on fait une étape camping à quelques dizaines de km dans un cadre plutôt reposant : dodo le long d’une rivière, tente pour certains, hamac pour les autres.
Alors rentrons dans le concret, le but de ce voyage : les tsinghys. Il s’agit d’un parc classé au patrimoine mondial de l’Unesco, car ce parc abrite une formation géologique qu’on ne retrouve que dans peu d’endroits au monde. Impossible de rentrer dans les détails scientifiques, mieux vaut lire des ouvrages dédiés pour connaître le pourquoi du comment. Bon les tsinghys c’est complètement étonnant, ça ressemble juste au Mordor à Madagascar, le cagnard en plus et les orques en moins : des espèces de falaises hautes, noires ou grises, super escarpées et coupantes. Se balader la-dedans ça ressemble un peu à faire une via ferrata, baudrier et mousqueton obligatoires, frontales nécessaires dans la partie souterraine. On passe quelques heures aux Tsinghys, à alterner jungle grotte, ponts suspendus, etc. Les tsinghys sont sacrées, car elles étaient le lieu de vie d’ancêtres. En conséquence, il y a plusieurs choses fadhi (rien à voir avec le manque de sel, ça signifie tabou). Par exemple on ne peut pas montrer du doigt, il faut le recourber. A notre grand regret, il y a un mystère que nous n’avons pas pu résoudre, une question archéologique de poids : dans certains endroits, ça sentait le mauvais KFC d’après Mathieu. Les ancêtres qui vivaient ici étaient-ils de grands mangeurs de poulet ? Nous n’avons pas retrouvé d’ossements nous permettant de valider cette hypothèse…
Nasta en mode Indiana Jones
Après les tsinghy, direction Morondave et la fameuse allée des baobabs à l’entrée de la ville. Encore une fois un paysage étonnant où paraît-il le coucher de soleil donne aux baobabs une teinte rouge magnifique. Nous on n’a pas eu de pot : cagnard toutes la journée et ces screugneugneu de nuages sont arrivés comme par miracle au coucher de soleil, donc c’était rapé pour la teinte rouge… Ce qui est cool avec Morondave c’est qu’on est en bord de mer, c’est un peu une ville balnéaire bien tranquille, on a même rencontré un rasta (Jean) qui tient un resto et qui permet à de supers groupes malgaches de se produire en live. A Morondave, on profite. On bulle, et on mange bien.
Allée des babobas
Pas trop non plus car on doit poursuivre le voyage. Après une journée donc, direction Antananarive par un vol intérieur. Petite anecdote : on a croisé l’ambassadeur de France à Madagascar qui était en tournée à Morondave. Par contre pas possible de lui serrer la main…
A Tana, finalement on ne reste pas longtemps car nous devons retourner à Mayotte pour finir les vacances en beauté. On aura quand même eu l’occasion de prendre la température de cette jolie ville avec ses multiples collines.
Bon en somme 10 jours à Mada plutôt complets avec du 4x4, de la pirogue, de la charrette à zébus, de la via ferrata dans les Tsinghys, de la glande, de la bonne bouffe, du tarot et de la bière, le top quoi !